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Les Interviews

Un Tour de France pour Hervé et Samba, à pieds et à pattes

Plus de 4’000 kilomètres, en 9 mois, sur les sentiers de randonnée à travers la France.

Un article un peu différent cette fois ; je vais te parler d’un voyage, mais pas le nôtre !

C’est celui de Hervé, un jeune Aveyronnais de 23 ans, et de sa chienne, Samba, de 2 ans et demi, qui sont partis tous les deux pour un tour de France en « backpack » et qui viennent nous parler de ce beau voyage…

Le 3 mars 2022 a commencé un incroyable périple de 9 mois et 4 jours exactement, sur 4’500 kilomètres le long des sentiers de rando, remplis de jolies rencontres, de paysages à couper le souffle, et tant d’autres… ce petit duo a répondu à quelques questions pour nous !

Comment t’es venu l’idée de partir en Tour de France à pieds ?

Je souhaitais voyager et je trouvais qu’en France il y avait déjà énormément de choses à voir. Alors je trouvais ça chouette de commencer par mon propre pays avant d’aller en visiter d’autres. Et à pieds car j’estimais que c’était la meilleure façon de prendre le temps, mais aussi car on passe vraiment partout, contrairement au vélo, ou à la voiture.

Et pourquoi ? Avais-tu besoin de changements, de te retrouver, etc ?

C’est venu à la fin du lycée, j’avais l’impression de suivre un cursus depuis 18 ans, sans vraiment faire quelque chose qui me plaise, et où je profite de la vie comme je l’entends. Alors je me suis dit qu’à la fin de mes études je partirais en voyage, pour prendre le temps et me faire plaisir.

Combien de temps s’est écoulé entre le moment où tu as décidé de partir en tour de France et le départ ?

L’idée m’est venue en 2017 mais je ne suis parti qu’en 2022, une fois mes études finies. Il m’a fallu mettre un peu d’argent de côté, et donc travailler. C’est pour ça que je ne suis parti que cinq ans plus tard. Mais je n’ai commencé à réellement préparer le voyage qu’en octobre 2021 (tracé de l’itinéraire et achat du matériel).

Comment l’as-tu annoncé à tes proches ? Comment l’ont-ils pris ?

Il n’y a pas eu d’annonce particulière… j’en ai juste parlé petit à petit à mes proches. J’ai des frères qui voyagent aussi, alors on va dire que mes proches ont l’habitude ! Donc tout le monde l’a bien pris, même si certains doutaient un peu que je parte pour de vrai. Mais j’en ai pas tenu compte, et j’ai préféré me concentrer sur mon voyage.

C’était une évidence d’emmener Samba avec toi ? Ou comptais-tu partir seul au début ?

Non du tout ! Quand j’ai eu l’idée au lycée, je pensais partir seul. Mais j’ai adopté Samba quelques temps avant mon départ, car j’ai toujours rêvé d’avoir un chien, et à ce moment-là, j’avais un travail et du temps pour m’occuper d’elle. Quand je l’ai adoptée, je savais qu’elle viendrait avec moi, mais je m’étais dit qu’une telle expérience ne pouvait qu’être positive pour un chien, donc ce n’était pas un souci de l’adopter malgré le voyage approchant.

Comment as-tu habitué Samba à la tente ? Et pour l’entrainer, à tous ces kilomètres ? Avais-tu déjà fait du bivouac avant ? Avec elle ? Ou c’était une première ?

Je n’ai pas fait d’entrainement particulier. Samba est une chienne plutôt facile à vivre et qui s’adapte vite au changement. J’avais fait un ou deux bivouacs avant de partir pour tester mon matériel, elle était venue avec moi et tout s’était bien passé. Donc je n’ai même pas pensé à l’entraîner à dormir en tente. En fait, elle a compris toute seule (et plutôt vite) que c’était notre nouvelle maison.

Pour les kilomètres, j’y suis allé très progressivement. Autant pour elle que pour moi ! Les premières journées du voyage on ne marchait pas plus de 15 km. Puis progressivement, j’ai augmenté la distance pour arriver à une moyenne de 25 km par jour. J’ai vraiment fait en sorte de m’écouter pour ne pas me blesser dès le début du voyage. Après, Samba était quand même une chienne qui se dépensait pas mal avant de partir (beaucoup de balades, de course à pieds, etc.)

Et toi, comment t’es tu entraîné, pour travailler l’endurance ?

Je n’ai pas fait d’entrainement spécifique. J’avais un métier physique, je faisais un peu de course à pieds et donc j’avais confiance en mes capacités physiques. Je savais que je partais pour plusieurs mois donc je m’étais dit que je ferais vraiment en fonction de mon ressenti au début et non pas en me fixant des objectifs de km par jour.

Pourquoi cet itinéraire et non un tour de France complet ?

C’est déjà un beau tour, je trouve !

J’ai pas fait le sud-est car je trouvais la côte trop construite (Montpellier, Nîmes, Marseille, Nice…). Il y a sûrement de très jolis endroits le long des calanques ou autres. Mais je ne suis pas certain que cela aurait été intéressant pour de la rando sur le long terme (la ville ce n’est pas vraiment intéressant pour la marche).

Le reste de l’itinéraire, je l’ai tracé en fonction des endroits que je souhaitais visiter et des proches que je souhaitais voir pendant mon tour. Ce voyage m’a permis de revoir pas mal de personnes que je n’avais pas vues depuis des années, car ils habitent à l’autre bout de la France.

As-tu eu des blessures le long de ce voyage ? Petite ou grande ? Et Samba, s’est-elle blessée ? Comment as-tu fait pour gérer ça ?

Je n’ai eu qu’une blessure sur les neuf mois de voyage. C’était en arrivant sur Strasbourg. J’ai ressenti une douleur au pied, qui est montée en puissance progressivement, jusqu’à ce que je ne puisse plus marcher. Malgré des visites chez différents médecins et des radios, je ne sais pas ce que j’ai eu. Il m’a fallu un mois de repos pour m’en remettre. Pendant ce mois-ci, j’ai passé 15 jours sur Strasbourg et fait 15 jours en transports en commun pour aller de Strasbourg jusqu’à Lille. Je faisais des petites étapes pour visiter les villes sur ma route.

Samba s’est blessée une fois à la queue. C’était aussi sur Strasbourg. Quelque part ça tombait bien… elle avait besoin de repos et moi aussi, alors ça arrangeait tout le monde.

Enfin, Samba a eu une deuxième blessure à la fin du voyage. Elle s’est faite mordre par des chiens à la cuisse. J’ai réussi à trouver quelqu’un pour venir nous chercher et nous amener chez un vétérinaire qui puisse s’occuper d’elle. Cette blessure a mis fin au voyage car il ne nous restait qu’une dizaine de jours de marche pour revenir au point de départ, mais Samba avait besoin de 15 jours de repos. On est donc rentré en train sur les derniers kilomètres.

Combien as-tu marché de kilomètres en tout ? A pieds ? En transports ? Et combien de départements traversés ?

Le Tour de France faisait environ 6300km et j’en ai marché plus de 4500km, fait 1800km en transports en communs. De mémoire, j’ai traversé 32 départements et 3 pays différents ; en plus de la France, je suis passé rapidement en Suisse et en Belgique, sur les zones frontalières.

Comment se sont passés les premiers jours ? Pas trop compliqué de se mettre en route ? De prendre ses marques et de nouvelles habitudes ?

J’ai pas eu de problème à m’adapter à ce nouveau mode de vie. En fait, j’étais content d’enfin faire ce projet que j’imaginais depuis plusieurs années. Et puis, je crois que je suis comme Samba pour ça, je m’adapte facilement.

As-tu eu envie d’abandonner à un moment ou à un autre, pour n’importe quelle raison ?

J’ai eu un gros doute quand ma douleur au pied est survenue en arrivant sur Strasbourg. Mais ça n’a duré que quelques heures. Après je me suis ressaisi et j’ai réfléchi aux solutions possibles pour continuer le voyage.

Avais-tu des contacts avec ta famille et tes proches ? Leurs donnais-tu des nouvelles régulièrement ? De quelle façon ?

De nos jours avec les téléphones portables, c’est quand même plutôt simple de garder le contact avec ses proches. Beaucoup suivaient ce que je partageais sur les réseaux sociaux, mais ça n’empêchait pas qu’on puisse s’appeler parfois aussi.

Était-ce facile de passer avec Samba partout là où vous alliez ? Sur les sentiers de randonnée ? En ville ? Dans les lieux publics ? Au bord des plages ? Et autres ?

Globalement, oui. Avoir un chien, c’est parfois contraignant. Mais si l’on veut l’avoir avec soi tout le temps, c’est possible. Il faut juste revoir ses activités/lieux où on veut se rendre et apprendre à découvrir les lieux où les chiens sont autorisés.

Sur les chemins de rando, les chiens sont presque toujours autorisés. Il n’y a que sur les réserves naturelles où la législation peut changer (si ils sont autorisés sur les réserves, c’est obligatoirement attaché). Pour ça, j’avisais lorsque j’arrivais sur la zone. Quand je voyais que c’était interdit, j’essayais de trouver un autre chemin pour contourner la zone. C’était possible les ¾ du temps. Mais j’avoue qu’il m’est arrivé de traverser certaines petites réserves car je n’avais pas d’autres choix. Dans ces cas-là, j’attachais systématiquement Samba pour minimiser le dérangement.

Est-ce que tu t’es senti en sécurité ? Et avec Samba ? Plus que si tu étais seul ?

Certainement la question qu’on me pose le plus « mais tu n’avais pas peur tout seul ? ». Alors non, pas du tout ! C’est vrai qu’avoir Samba avec moi c’était une présence au quotidien, alors je ne me suis jamais senti seul. Pour ce qui est d’avoir peur, personnellement j’ai plus peur quand je suis en plein centre d’une grande ville, que quand je suis perdu sur les chemins de rando en campagne.

Comment se sont passées les rencontres avec les gens ? Que tu croisais sur ta route, ou ceux qui vous ont accueilli ? Le contact était-il facile ?

Les gens ont été super accueillants partout où je suis passé. C’était la question que je me posais le plus avant de partir, et j’ai été vraiment agréablement surpris. Ça m’a fait plaisir de voir que les français sont tout aussi accueillants que les autres pays. C’est vrai que les gens ont tendance à dire, après avoir visité un autre pays, qu’à l’étranger les gens sont super accueillants comparé à la France. Mais je peux vous garantir qu’il en est de même en France. C’est juste que le rapport aux gens qu’on a en voyage est différent de celui qu’on a dans notre quotidien normal. Voyagez en France et vous verrez que vous trouverez des gens accueillants et bienveillants.

Pour créer du lien avec les gens, j’avais un gros avantage : Samba et son sac de bât. Beaucoup de rencontres sont liées à Samba. Voir un chien qui porte des sacoches sur le dos, ça attire le regard des gens. Et donc beaucoup venaient me demander ce que je faisais, me proposant parfois de dormir chez eux si besoin. Je savais avant de partir que les chiens étaient vecteurs de lien social mais alors un chien avec un sac de bât… ça décuple la probabilité de rencontrer quelqu’un !

Qu’en pensent toutes ces personnes de ton voyage ? Que t’-ont-ils dit ?

Souvent les personnes avec qui je discutais étaient impressionnées et me disaient que j’avais raison de voyager tant que je le pouvais et que j’en avais envie.

As-tu fait de mauvaises rencontres ? As-tu perdu des choses en chemin ? Ou t’en a-t-on volée ?

J’ai perdu une casquette (elle s’est décrochée du sac à dos en marchant) mais on ne m’a rien volé ! Et non, aucune mauvaise rencontre !

Comment t’organisais-tu pour tes repas ? Et pour ceux de Samba ? Combien avais-tu de réserves de croquettes pour elle ? Comment faisais-tu pour refaire le plein de nourriture ?

Pour mes repas : je faisais mes courses dans les supermarchés. Le midi, je mangeais froid (chips, saucisson, fromage, pain, légumes, fruits, compotes, etc.) et le soir, j’avais un petit réchaud avec lequel je me faisais à manger (essentiellement des pâtes au pesto).

Pour Samba : j’achetais en animalerie des sacs de 4kg de croquettes. C’était un poids conséquent sur le dos mais je m’y suis vite habitué. Ça me permettait de tenir 15 jours. Ce n’était pas Samba qui portait sa nourriture car c’était trop lourd pour elle. Elle n’avait dans ses sacoches que quelques petites affaires (trousse de secours, réchaud, gamelle, quelques gâteaux…) pour un total d’environ 1,5kg (10-15% de son poids)

Quelle est la région qui t’a le plus plu ? Et celle qui t’as le plus déplu ? Et pourquoi ?

J’ai adoré la Haute-Savoie ! J’aime beaucoup la montagne, là-bas en termes de paysages et de dénivelés, j’étais servi ! Je trouve que c’est plus intéressant de randonner en montagne car, même si c’est plus dur à cause du dénivelé, on est fier d’arriver en haut d’un sommet et toujours émerveillé par la vue (quand il n’y a pas de brouillard). C’est une sorte de récompense après l’effort.

Je n’ai pas vraiment de région qui m’ait déplu… par contre j’ai été un peu déçu par les chemins de rando sur la côte le long de La Manche. Je m’explique : il y avait des paysages parfois magnifiques avec d’impressionnantes falaises de calcaires. Mais les chemins de rando qui passaient normalement en bordure de falaise étaient déviés à cause de l’érosion. Ce qui fait que je me retrouvais à marcher plus dans les terres, en plein cagnard, au milieu des champs de maïs, sans air et sans jolie vue. C’était plutôt frustrant sur ce point.

Comment Samba a géré ce changement radical de vie ? S’est-elle bien acclimatée à ce type de voyage ? A-t-elle réussi à bien prendre le rythme ? Et les rencontres, avec d’autres chiens ? Comment ça s’est passé ?

Comme dit plus haut, Samba est une chienne qui s’adapte bien au changement. Je ne l’ai pas sentie perturbée par ce changement soudain. Au contraire, elle a vite pris le goût de randonner ! Lorsque je m’arrêtais plusieurs jours quelque part, je la sentais toujours excitée au moment de repartir.

Pour le rythme, c’était à moi d’être vigilant et de la forcer à se reposer sur les jours de repos. Je marchais 5 jours et faisais un jour de pause. Car je sentais qu’au-delà de 5 jours de marche, elle fatiguait. Concrètement, elle trainait la patte, se couchait souvent dans l’herbe pour demander une pause et dans le cas le plus extrême commençait à boitiller (sûrement les articulations). Une fois ce rythme adopté, elle n’a plus eu de soucis et était toujours en forme ! Si jamais je la sentais fatiguée, je n’hésitais pas à rester un jour de plus en pause.

Pour les chiens, Samba est vraiment top dans sa relation avec les autres. Sans être dominée, elle est très tolérante et préfèrera ignorer un chien qui lui aboie dessus plutôt que de répondre à la provocation. J’étais d’ailleurs bien content de l’avoir quand je tombais sur des chiens de ferme, car ils se sentaient entre eux, sans se préoccuper de moi, puis on pouvait continuer tranquillement. Je pense aussi que le fait que Samba soit une femelle m’aidait pas mal vis-à-vis des autres chiens.

Je n’ai eu qu’un seul problème avec des chiens, à la toute fin du voyage. Des cane corso, pas maîtrisés, en bordure d’une propriété, pas clôturée. Ils étaient très agressifs et ont mordu Samba à la cuisse. Mais je l’ai déjà raconté plus haut, c’était la seule mauvaise rencontre avec des chiens de tout le voyage.

Et maintenant que votre voyage s’est fini, comment vit-elle ce retour à la ‘’normale’’ ? Tient-elle en place ? Ou au contraire, est-elle plus demandeuse de sortie, ou de dépense physique ?

Comme elle est blessée suite aux morsures, elle a besoin de repos pour favoriser la cicatrisation des plaies. Donc je la limite en terme de sorties et de dépenses. Pour l’instant, elle ne semble pas trop demandeuse de sorties.

Avec le recul, referais-tu les mêmes choix ? Ou changerais-tu certaines choses concernant ton voyage ? Y aurait-il des choses que tu aurais faites différemment ?

La principale chose que je changerais si je refaisais un voyage, ce serait de le dédier à une cause. Que les kilomètres parcourus servent à rapporter de l’argent à cette cause. Mais concernant le matériel, à deux trois petites bricoles près, je ne ressens pas le besoin de changer quoi que ce soit.

Quels sont tes ressentis avec la fin de ce voyage ? Comment est-ce de retrouver une routine ‘’classique’’, et de retourner à ta vie d’avant ?

Je suis quand même content de rentrer et de retrouver tout le monde. En fait, ce qui m’a le plus manqué pendant le voyage c’est d’avoir mon « chez moi ». Être accueilli chez les gens, c’est génial ! Mais c’est vrai que parfois ça manque de ne pas être quelque part que l’on connaisse et où l’on a ses marques, ses repères.

Pour l’instant, le retour à la vie classique ne se fait pas vraiment sentir car je n’ai pas repris le travail. Mais réponse en janvier, quand je reprendrai le travail !

Un autre projet de ce style en tête dans le futur ?

Hmmm… j’aimerais bien voyager à vélo (toujours avec Samba) mais pour l’instant ce n’est qu’une idée, pas de réel projet. J’ai surtout envie de me poser un peu.

Et maintenant, que vas-tu faire ?

Reprendre le travail en janvier. Normalement, je retourne dans l’entreprise où j’étais avant de partir et où je me plaisais.

Peux-tu faire un résumé de ton voyage en quelques mots ? Qu’est-ce que tu as envie d’en garder ? Quels sont tes meilleurs souvenirs ? Qu’est-ce que tu retiens ? Reviens-tu changé de ce Tour de France ?

Ce voyage c’était beaucoup de kilomètres marchés, de très belles rencontres humaines, une diversité de paysages incroyables, la découverte du patrimoine historique français, un nombre incalculable de bivouacs, mais surtout beaucoup de fierté d’avoir accompli ce tour. Je suis très heureux d’avoir pris le temps et de profiter de la vie comme je l’entends, à travers ce voyage !

Un petit mot à ceux qui ont envie de partir marcher avec leur chien mais qui n’osent pas se lancer ?

Foncez ! Randonner avec son chien, à la journée ou plusieurs mois, c’est le meilleur moyen pour créer du lien avec lui. À force de répétition, vous apprendrez mutuellement à comprendre le langage l’un de l’autre et vous aurez une superbe complicité ! Et si c’est l’aspect pratique qui vous inquiète : aujourd’hui de plus en plus de monde part en voyage avec son chien, que ce soit à pieds, à vélo ou en van ! Alors si certains le font, c’est que c’est possible !

Retrouve les nouvelles aventures de Hervé et Samba sur leurs réseaux sociaux :

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Les Randos

Le Sentier des Douaniers, à l’extrémité du Cap Corse

Quelque part sur le sentier

Notre voyage en Corse s’est fini il y a déjà de nombreuses semaines, mais revenir sur cette belle randonnée, et en écrire un article, me tenait tout particulièrement à cœur…

Découvre juste après notre parcours, nos photos, nos petits conseils, et autres, le long d’un sentier corse incontournable. Certes pas autant que le mythique GR20, mais qu’il n’a rien à lui envier… plages de sables blancs, falaises, eau turquoise, la mer à perte de vue, de quoi faire rêver !

Petite info : nous avons fait les 25 kilomètres du sentier sur 2 jours, un imprévu mécanique nous a empêché de partir le matin, comme je l’aurai aimé… nous avons donc commencé notre rando en début d’après-midi.

Étape 1 :

Le départ officiel du Sentier des Douaniers du Cap Corse se situe dans le village de Macinaggio, en partant depuis sa plage, complétement recouverte d’herbes de posidonie.

Au loin, l’île de Finocchiarola et sa tour gênoise
La tour gênoise de Santa Maria de la Chapelle

Sur cette première partie du Sentier des Douaniers, on est principalement sur un chemin de littoral, en longeant la mer à 90% du temps.

Depuis l’intérieur de la tour d’Agnello

On arrive ensuite depuis les hauteurs à la Tour d’Agnello, qu’on surplombe un petit moment grâce au sentier. Même sans parcourir l’entièreté de la randonnée, cette tour gênoise en vaut largement le détour ! Il est d’ailleurs possible d’y monter, pas au sommet tout de fois…

La Tour d’Agnello en contre bas, et l’île de la Giraglia en arrière plan, avec sa tour

En continuant, juste après la tour d’Agnello, on arrive au point le plus au Nord de toute la Corse !

Sur la plage de Barcaggio

Attention, en arrivant à Barcaggio, sa plage est surnommée « la plage aux vaches », et ce n’est pas pour rien ! Elles sont toutes en liberté et se promènent librement dans tout le village, et sur la plage, là où passe le sentier. Sois prudent si ton chien est détaché !

On aperçoit très distinctement l’île de la Giraglia au loin.

Tracé GPS de Strava

Étape 2 :

Sur le parking de Tollare

L’avantage d’avoir eu un van est que nous pouvions dormir où nous le voulions, on a donc pas eu besoin de chercher trop loin… nous avons directement passé la nuit sur l’aire de stationnement pour camping-car de Tollare. On a d’ailleurs eu une jolie surprise au réveil !

On attaque dès le début avec un sacré dénivelé en repartant… mais les paysages en valent l’effort ! A partir de là, on s’enfonce dans le maquis sur plusieurs kilomètres, et on retrouvera le bord de mer un peu avant d’arriver à Centuri. On apprécie d’ailleurs les points de vue, en reprenant de la hauteur.

Quelque part, perdu dans le maquis

Une petite partie du sentier longe une route caillouteuse qui mène au sémaphore du Cap Corse ; il est facile d’y faire un crochet de quelques centaines de mètres à peine.

On rejoint le bord de mer moins de 3 kilomètres avant l’arrivée. On distingue facilement notre but : le port de Centuri. La dernière étape se termine aisément, longeant les eaux turquoises de la Méditerranée, sur le littoral.

Et après l’effort, rien de mieux que le réconfort ! Le restaurant « Le Bella Vista » de Centuri, nous a très bien accueilli avec un chien.

Tracé GPS de Strava

Selon mes données GPS, nous avons randonné sur un poil moins de 25 kilomètres, correspondant à ce qui est annoncé, en 6 heures et 10 minutes. Ces 6 heures sont la durée de déplacement ! En tout, en comptant les pauses et arrêts, nous en sommes à un peu plus de 9 heures. C’est donc tout à fait faisable sur une journée entière, en partant de bonne heure, tout en profitant des lieux.

Bon à savoir :

  • Prends de l’eau ! Autant pour toi que pour ton chien, il n’y a aucune fontaine le long du chemin… il est éventuellement possible de remplir sa bouteille dans un restaurant de l’un des villages du Cap, là où passe le sentier. Ce que j’ai moi-même fait, arrivant vraiment à court d’eau, Maple ayant bu près de 2 litres et demi à elle-même sur l’ensemble de la randonnée…
  • Protège toi du soleil ! J’ai souvent lu sur des forums, des gens dirent qu’il n’y avait aucun point d’ombre sur les 25 kilomètres… ce n’est pas vrai. Certes le sentier passe par de nombreuses plages et souvent dans les rochers, sur le littoral, mais il est tout de même facile de s’abriter du soleil sous certains arbres dans le maquis. Cependant, rien de vaut un joli chapeau et de la crème solaire !
  • Mets de bonnes chaussures ! Le sentier est plutôt facile, il n’y a pas besoin d’être un habitué de la haute montagne pour le faire… mais certains passages sont tout de même à flanc de falaises, dans les rochers, il vaut mieux avoir des chaussures adéquates.

Un petit plus : le chemin est extrêmement bien balisé ! On trouve très régulièrement de nombreuses bornes, avec de jolies plaques gravées, indiquant la direction à suivre, il est donc assez difficile de se perdre !

Je te partage le lien du site officiel du tourisme en Corse, afin que tu puisses y accéder directement :

Retrouve juste ici l’ensemble de notre galerie photo de ce beau voyage d’un mois et demi en Corse :